2015
En octobre, un poème et une photo dans le numéro 7 de la revue 17 secondes
En juin, de nombreux extraits de Bleu naufrage dans le n°5 de la revue FPM (Festival Permanent des Mots)
En mars, 7 extraits de poèmes, tirés de Bleu naufrage, dans l'anthologie "L'insurrection poétique" des éditions Corps Puce.
En février, Bleu naufrage - élégie de Lampedusa, publié aux éditions La Sirène étoilée. 48 pages 12€ (frais d'envoi compris). Pour commander :
Jacques Josse
Pierre Tanguy
Guénane
Sébastien Marcheteau
Lire ici sur son blog sa note de lecture faisant le parallèle entre "bleu naufrage" et "Ellis Island" de Georges Perec.
Claude Vercey
Écouter ici sa chronique dans l'émission de radio "la route inconnue" (autour de la 52ème minute)
Lire ici son article sur le site de la revue Décharge
France Burghelle-Rey
Lire ici son article dans la revue Recours au poème
Jean-Claude Touzeil
En janvier, 5 poèmes extraits de "une couverture noire" dans le numéro 129 de la revue Recours au Poème
En juin, de nombreux extraits de Bleu naufrage dans le n°5 de la revue FPM (Festival Permanent des Mots)
En mars, 7 extraits de poèmes, tirés de Bleu naufrage, dans l'anthologie "L'insurrection poétique" des éditions Corps Puce.
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En février, Bleu naufrage - élégie de Lampedusa, publié aux éditions La Sirène étoilée. 48 pages 12€ (frais d'envoi compris). Pour commander :
Le 3
octobre 2013, des centaines de migrants trouvent la mort en
Méditerranée tout près de Lampedusa. Le 3 octobre 2013 et les
jours suivants, j'ai ressenti comme un dégoût d'être là devant ma
télé dans mon petit confort. Des corps sont étalés par terre dans
des linceuls en plastique. Des corps devenus choses, déposés sous
nos regards blasés. Des femmes, des enfants, des hommes dont on ne
saura jamais rien de leur vie, pas même leur nom.
J'ai
voulu écrire et continuer de ressentir. Sans m'imposer de forme,
ni
de contraintes. Juste la poésie pour direction. Un des petits
cercueils blancs portait le numéro Quinze, c'est le nom que j'ai
gardé pour cet enfant à qui je pense régulièrement.
Et
puis en rien coupable, néanmoins témoin, tout ce bleu pour
accompagner le malheur...
Commentaires reçus :
Jacques Josse
Bonjour Denis,
Surprise de trouver ton livre dans ma boîte l'autre jour! Je l'ai lu et me suis senti bien dans ton texte. Très juste et écrit sans pathos. Avec la distance qu'il faut pour saisir un tel drame. Et la colère rentrée mais bien réelle que l'on ressent face au laisser faire ambiant. Quinze devient un être vivant. C'est son tombeau que tu dresses. Sa mémoire (et celle de tous ceux qui l'accompagnent) que tu honores. L'ensemble est bien construit. Et ta sensibilité y est prégnante.
Bref, un recueil qui parle. Et qui, je l'espère, va trouver ses lecteurs. Surprise de trouver ton livre dans ma boîte l'autre jour! Je l'ai lu et me suis senti bien dans ton texte. Très juste et écrit sans pathos. Avec la distance qu'il faut pour saisir un tel drame. Et la colère rentrée mais bien réelle que l'on ressent face au laisser faire ambiant. Quinze devient un être vivant. C'est son tombeau que tu dresses. Sa mémoire (et celle de tous ceux qui l'accompagnent) que tu honores. L'ensemble est bien construit. Et ta sensibilité y est prégnante.
Pierre Tanguy
« J’ai ressenti comme un
dégoût d’être là devant ma télé dans mon petit confort ».
L’insurrection poétique (thème du
Printemps des poètes 2015) commence peut-être par là. Par
l’indignation. « Indignez-vous/de vous de votre
aveuglement/de vos ne-pas-déranger/indignez-vous de vos lâchetés/
de vos fermer-les-yeux ». Pour le Rennais Denis Heudré,
c’est la vue des corps naufragés de l’île italienne de
Lampedusa qui l’a fait sortir de ses gonds. « Des corps
devenus choses, confie-t-il, déposés sous nos regards
blasés. Des femmes des enfants, des hommes dont on ne saura jamais
rien de leur vie, pas même leur nom. J’ai voulu écrire et
continuer de ressentir ».
Le résultat, c’est ce Bleu
naufrage, qualifié Elégie de Lampedusa, qu’il nous
propose aujourd’hui. Un livre de fragments et de poèmes éclatés,
à l’image de toutes ces vies brisées sur les côtes italiennes
après un périple dramatique en boat-people, parfois sur « un
bateau de 20 mètres/pour 500 migrants ».
« L’horizon effondré/la
mort y a jeté son suaire de sel », écrit Denis Heudré.
Le poète entend garder mémoire de ce malheur qui « assombrit
nos âmes de nantis » et qui fait que « le bleu ne
sera plus jamais bleu ». Un destin tragique broie des
hommes dans l’indifférence. Les voici devenus simples numéros,
êtres humains non identifiés. Il ne peut le supporter. « Je
t’appelerai Quinze/c’est peut-être ton âge/c’est le numéro
de ton cercueil » (tout au long de son livre, il
s’adressera « en boucle » à ce Quinze anonyme). Puis,
à la vue d’un autre cercueil - blanc -, il pressent bien que
l’on a affaire à un enfant. « Les cercueils
blancs/touches de piano pour une triste musique ».
Par sa plume, Denis Heudré ravive
donc des existences et nomme des personnes. Il leur redonne une
dignité. A commencer bien sûr par Quinze. « La mer d’ici
n’a que faire de toi déjà oublié/mais je t’ai donné un nom/et
jamais il ne tournera le dos à ma mémoire ». Pour autant
le poète ne masque pas, au passage, la forme d’impudeur de sa
démarche. « J’ai honte de transformer la mort/la tienne
surtout/en poème ». En élégie (du grec elegia,
chant de deuil), « poème lyrique, dit le Petit
Larousse, dont le ton est le plus souvent tendre et triste ».
Et c’est bien le cas ici.
Guénane
Denis, c'est l'enfant en
toi qui m'émeut depuis ma première rencontre, tu es un survivant de
l'enfance.
Élégie
pour un enfant noir dans un cercueil blanc, un enfant mort dans le
bleu naufrage, ce bleu qui peut être si paisible quand il n'est
couleur linceul.
Un
piano joue la rhapsodie en bleu naufrage numéro quinze...
Des
chiffres et des mots, la comptabilité de la mort et la rage du
poète qui veut imprimer ses mots avant que l'oubli ne les happe. Une
rage qui serait naïve si elle n'avait sauvé de l'enfance la
sincérité des larmes. Rage pour dire que l'homme a mal à l'âme,
que dans la démesure illimitée le monde a mal à l'homme.
Sanguinis
mare nostrum, le poète veut, sait entendre ceux qui meurent de trop
de bleu dans les veines et l'horreur est dans le cri de Munch autant
que dans le cri de Méduse aux cheveux de serpents du Caravage.
L'horreur est aussi dans le silence qui monte juste après le cri
blanc et c'est bon poète, de leur offrir une gerbe de pensées ou
d'aviver les lanternes.
Un
cri pour le cercueil quinze. La mort, oui, parle toutes les langues.
J'ai
envie de te dire, poète, que je pleure avec toi sur les sans-noms de
ce monde malade, je pleure, oui, de rage, mais par pudeur toujours je
ne pleure que les jours de pluie.
Merci pour ce cri de vie.
Lire ici sur son blog sa note de lecture faisant le parallèle entre "bleu naufrage" et "Ellis Island" de Georges Perec.
Claude Vercey
Écouter ici sa chronique dans l'émission de radio "la route inconnue" (autour de la 52ème minute)
Lire ici son article sur le site de la revue Décharge
France Burghelle-Rey
Lire ici son article dans la revue Recours au poème
Jean-Claude Touzeil
Denis
HEUDRÉ :
Bleu
naufrage (éditions
la sirène étoilée) :
Sous-titré
élégie de Lampedusa,
ce livre est, au sens fort du terme, bouleversant...
Profondément choqué par la
tragédie de ces centaines de migrants venus se noyer en octobre 2013
aux portes de l'Europe,
l'auteur exprime son écœurement devant les images de son poste de
télé. Cette multitude de morts devient vite anonyme, juste
répertoriée par un numéro peint sur le cercueil. cimetière
de Lampedusa / où les citoyens italiens / ont un nom / et les
malheureux d'Afrique / un nombre // Denis
Heudré s'attache alors au numéro
Quinze, -un cercueil de petite taille,
sans doute celui d'un enfant-,
appellation qu'il va mettre en avant tout au long de son chant
funèbre, à travers ses courts poèmes,
parfois comme éclatés sur la page,
espérant ainsi lui redonner un semblant d'humanité, en le tirant de
l'oubli.
C'est
que, gavé d'images « sensationnelles », le
téléspectateur lambda est vite blasé et veut passer
à autre
chose. D'autant plus que la ronde
des catastrophes n'en finit pas sur le petit
écran... Mais pas question d'oublier
Quinze pour Denis Heudré. Quinze
jamais arrivé / pourtant là en moi / parfois présence trahie par
d'autres pensées // Ni
trois mois après : le bleu ne
sera plus jamais bleu, ni un an plus
tard : 3 octobre 2014 / Le JT titre
sur la chaleur / on se baigne à Nice / dans ton eau / plus personne
pour penser / à Lampedusa...
(J-C.
T.)
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En janvier, 5 poèmes extraits de "une couverture noire" dans le numéro 129 de la revue Recours au Poème
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